Qui est Steve ?

Steve est un projet de recherche où les participants construisent un outil opensource de d’indexation, de « tagging », d’analyse de données et de collaboration autour de collections d’oeuvres d’art. Un simple demande d’enregistrement sur le site, et vous voilà prêt à tagger une première collection. Pas besoin de demander une autorisation.
Quel est l’interêt de laisser le monde entier indexer et classer le patrimoine ? De collecter de nouvelles réponses, de nouveaux paradigmes, de nouveaux regards sur les oeuvres. En observant avec un oeil personnel, on affranchi la documentation des oeuvres de la logique encyclopédique des conservateurs, la base de connaissance s’enrichit de l’expérience d’autres communautés, et – grâce aux technologies de recherche des moteurs actuels – on rends les oeuvres plus accessible.

Imaginons ce que pourrait donner l’indexation de la collection du musée du quai Branly, si on laissait la possibilité aux communautés sources de la référencer dans leur langue…

6 commentaires

  1. Bonjour,
    Je viens de découvrir votre site que je trouve plutôt intéressant dans son ensemble. Votre parcours fait rêver !
    Mais je me permets tout de même une petite remarque : vous semblez particulièrement désireux de rendre l’art accessible au plus grand nombre (voire à « tous ») et pourtant j’ai buté sur un certain nombre de vocabulaire (opensource, tagging, maîtrise d’ouvrage…). Termes qui me sont plus ou moins familiers mais qui me semblent totalement abstraits et dénués de sens quand je vous lis. Et puis la plupart de vos liens demandent la maîtrise de l’anglais. Je ne suis pas sûre que ça soit le cas des « autres couches de la population » !
    Enfin, j’ai un souvenir très fin de ma première rencontre physique et réelle avec un monochrome de Klein : je ne vois pas comment cela peut se transmettre via le Net. Quel intérêt alors de découvrir sur un écran d’ordinateur une multitudes d’oeuvres qui laissent de marbre ?
    Cordialement,
    Olie

  2. Merci pour votre commentaire.
    Vous soulevez l’intéressante question de la reproduction de l’oeuvre. Si rien ne remplace la fréquentation physique des oeuvres – en particulier dans le cas de Klein – l’intérêt est plus évident pour les productions dont le support est indépendant de la démarche artistique. L’émotion est intacte, mais plus liée a l’environnement et à la qualité d’écoute à mon avis.
    Ensuite, la reproduction d’une oeuvre n’est pas une oeuvre mais cela ne la rends pas moins fréquentable pour autant. Qui n’a pas découvert Gericault dans son livre d’Histoire de 3eme lève le doigt. La découverte est essentielle, qu’elle se fasse sur un livre ou sur un écran n’est qu’une question de représentation.
    Ce que je veux dire, c’est qu’en s’appuyant sur nouvelles technologies pour faciliter la fréquentation et la découverte des oeuvres, on offre un accès plus important à l’art en général.

  3. Ok, je comprends mieux et votre image du livre de 3ème est assez parlante. Mais en ce qui concerne la barrière de la langue ???

  4. Petit complément à cette discussion virtuelle :

    « L’inégalité d’accès à la culture n’empêche pas la construction des individus individualisés. Ces derniers peuvent se réaliser avec des pratiques maîtrisées dont la légitimité est moindre, ils ne bénéficieront alors pas de profits de distinction sociale. Les luttes légitimes pour la démocratisation culturelle ne dévalorisent pas les identités construites avec des matériaux moins nobles. Sauf à poser – ce qui est affirmé sans jamais être démontré – que seule la culture légitime, transmise par les générations précédentes, peut soutenir notre identité. Or « valuer » personnelle, associée à l’expressivité de soi, et « valeur » culturelle ou sociale d’une pratique ne se confondent pas, même si – il faut le rappeler – le propre des mieux dotés est de pouvoir concilier éventuellement les deux. Malgré ce cumul possible, l’expression de soi peut être dissociée du registre des inégalités, sociales, ou culturelles (on le voit par exemple avec « l’honneur des jardiniers » (F. Weber, 2000) dans les milieux populaires) ; elle renvoie à une autre attitude, celle de la compétence, de la maîtrise d’un morceau du monde. » F. De Singly

  5. Concernant la barrière de la langue, je comprends très bien que le vocabulaire de ce blog ne soit pas grand public, ni particulièrement pédagogique pour un non initié. Il n’a pas vocation à l’être par ailleurs. Je le vois plutôt comme un bloc note, une « cuisine » de mon travail, si vous voulez.
    Pour la plupart, seul compte le résultat final et c’est très bien ainsi.
    Je vous remercie pour votre citation en complément de cette discussion qui me permet de préciser mon post. Si il ne fait aucun doute que les milieux populaires ont leur propre culture et qu’elle value l’identité de chacun, je crois que les nouvelles technologies peuvent améliorer l’accès à la diversité, démonter la seule culture « légitime », et par conséquent favoriser l’intelligence et la curiosité du monde.
    Par ailleurs, il me semble qu’affirmer que la culture sociale ne soutient pas l’identité, c’est être aveugle face au drame de l’Afrique (dont 95% du patrimoine est hors du continent africain) et dont la jeunesse perd en grande partie ses repères et de son avenir…

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