L’expérience de la durée

A chaque étape de la conception d’une exposition, un effort considérable doit être mené pour permettre au visiteur de percevoir immédiatement quels sont les principes d’organisation qui structurent le contenu exposé et de lui permettre de choisir son degré d’immersion. On rajoute bien évidemment le paramètre du design des interfaces et celui de la qualité des dispositifs. Mais il faut avant tout favoriser la liberté du visiteur. C’est un élément indispensable au plaisir de la découverte d’une exposition et un enjeu bien trop souvent mis de coté par les starchitectes et scénographes à la mode, qui tentent de « faire oeuvre » dans la création d’une exposition. La médiation multimédia joue le rôle d’exposition et de transmission du savoir, pour permettre a chacun d’y puiser une délectation culturelle. Mais elle ne cherche pas nécessairement à réinventer à tout prix le système d’information du musée. Le terme anglais qui convient le mieux à cette ambition – et qui n’a pas réellement d’équivalent en Français – est l’empowerment.

Il me semble alors que la conception rigoureuse de la grille des contenus est le plus efficace pour respecter la lisibilité du discours, pour dimensionner correctement les moyens de production, et pour favoriser l’attractivité des programmes. La durée des audiovisuels, préoccupation constante des concepteurs, n’est pas forcément la pierre philosophale d’une bonne scénographie multimédia. La question qu’il faudrait se poser est « Quelle est la durée minimale pendant laquelle le visiteur doit être attentif ? ». Répondre à la question n’est pas chose facile, et il n’est pas toujours souhaitable de faire un choix. Un programme de 15 minutes peut être conçu pour être regardé que quelques secondes par certains publics et plusieurs minutes par d’autres.

Dans le contexte d’une visite libre, la durée de consultation dépends de trois facteur au moins :

  1. l’indice de lisibilité : la complexité et la sophistication du contenu, niveau de qualité de la production
  2. le niveau d’interactivité : le degré de liberté offert à l’utilisateur dans la manipulation de la narration du programme
  3. la position ergonomique : taille de l’écran, le confort de visualisation – en particulier l’assise

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *