L’extrème-politique

Election après élection, l’extrême-droite semble se renforcer. Depuis 2002, le FN évolue, se transforme, se rajeunit. Comme le montre cette intéressante étude ses sympathisants passent du « vieux nostalgique », puisant sa culture politique nationaliste et fasciste, au « jeune dandy » anti-élites, violemment xénophobe et populiste obsédé par l’Islam.

Tous les citoyens français savent – plus ou moins confusément – que l’enjeu des cinq prochaines années est de gérer la disparition du modèle industriel du XXe siècle. Pourtant, cette vision n’est pas portée par les partis classiques, trop englués à parer au plus pressé et aux affaires courantes. Ce désarroi de la politique face à la violence de la mondialisation effraie : surconsommation, guerres économiques, oppositions entre consommateurs et producteurs, prise de pouvoir du marketing, jetabilité des produits, rapport toxique à la technologie.

A la veille du second tour, on peut se demander où sont les différences dans leurs programmes sur cette vue d’ensemble ?

Aucun débat public de fond ne semble porter sur l’enjeu. Il y a un évitement total du sujet. Or le danger imminent c’est de ne pas être capable de dominer la transition entre la société du XXe siècle et celle du XXIe siècle : qui mènera le chantier de négociation pour une nouvelle économie et un nouveau modèle social ? Nous avons besoin de contribution, de solidarité, de savoir-faire, de capacité critique et de recherche, d’une politique éducative qui fait du numérique un support de savoir et pas de destruction des savoirs, une politique culturelle populaire, une politique énergétique distribuée, une politique de savoir vivre ensemble. L’avenir est entre nos mains. La culture est notre outil.

Pour une réflexion sur l’image politique, je vous conseille de jeter un œil sur le travail intelligent de l’association Parole de Photographes pendant la campagne.

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