Sur les 8 dernières années, reciproque a conseillé, conçu, développé, géré 60 projets numériques pour plus de 30 clients. Ces projets ont connu diverses histoires et dimensions, différents impacts sur les visiteurs, mais ils ont permis un progrès sensible dans la conduite de projets au sein de l’agence.
Peu a peu, nous avons défini quelques principes de conception que nous appliquons dans nos missions et que nous reformulons en début de projet avec nos clients. Que ce soit pour la refonte du site internet ou la création d’un nouveau dispositif de médiation numérique, ces recommandations peuvent vous aider à prioriser votre conduite de projet.
- Prendre en compte les contenus scientifiques et historique. La ligne éditoriale et la gestion des Assets numériques représente la valeur patrimoniale du projet dans le temps. La technologie d’affichage pourra toujours être recyclée ou supplantée, mais le coeur de tout projet de valorisation et de médiation reste le contenu et les droits de propriété intellectuelle afférents.
- Clarifier les intentions et les objectifs de médiation. Recueillir les idées ne suffit pas. Ne pas choisir une solution par la technologie, mais parce qu’elle répond aux questions essentielles : Nouvelle opportunité ? Solution à un problème récurrent ? Volonté d’expérimentation ? Avant, pendant, après la visite ? Reformuler la proposition de valeur en 140 caractères est une exigence.
- Construire des outils plus que des services. Un outil est quelque chose qui aide les gens à faire autre chose. Notre travail est d’identifier les besoins des usagers et de satisfaire ces besoins avec des outils, qui soit utilisés pour construire autre chose, de l’expérience et de la connaissance. Les services sont les outils de la connaissance, les outils sont les instruments de l’émancipation.
- Créer et partager un plan de développement. Le plus souvent il n’est pas possible d’agir seul, et une stratégie permet d’identifier les points clés : cible, impact attendu, mesures, prestataires. Evaluer les critères et les conditions de succès du projet, émettre des priorités pour la direction générale.
- Ne jamais sous estimer la recherche de publics. Les communautés existent, elles sont plus difficiles à créer. Dans tous les cas, il faut les identifier, les satisfaire, les interroger, les faire parler.
- Rester réaliste. Et itérer. Construire un MVP est la meilleure façon de tester et de valider un concept innovant. Ce n’est pas toujours possible, dans le cadre de la commande publique, organisée autour de la loi MOP.
- Penser au cycle de vie du dispositif numérique. La valeur de l’expérience, au delà de sa qualité et de sa sophistication, est d’être maintenue et capable d’évoluer après sa mise en route.
- Comprendre les nouvelles règles du jeu. Réussir une transition numérique de son offre consiste à déployer autour des individus une boucle de valeur, où le numérique prend place dans un tout cohérent non segmenté, entièrement pensé autour de la qualité de l’expérience utilisateur. Ce qui accélère la prise du pouvoir par les visiteurs et marginalise les expérimentations en silo.
- Collaborer avec toutes les parties prenantes. Le numérique n’est pas une division à part de la politique des publics et du développement économique du tissu culturel. La collaboration, le lien avec les acteurs du territoire et la lisibilité du projet doit être totale pendant sa mise au point. L’usage d’une ou plusieurs plateformes de collaboration en ligne est fortement recommandé.
- Evaluer, partager et construire de l’expérience. Il n’est pas possible de réussir la totalité des projets lancés, en particulier lorsqu’ils sont éditorialement risqués ou innovants. Mais même en cas d’échec, on apprends beaucoup et on peut réinvestir les leçons apprises dans les prochains projets. La communauté muséale doit être dépositaire de cette expérience.