Le goût du vrai

Le succès public des musées et des expositions temporaires est en constante progression. L’année passée, plus de 50 millions de personnes se sont rendues dans un musée en France. Je ne parle même pas du phénomène de l’exposition Picasso au Grand Palais et les deux derniers jours marathon d’ouverture 24/24. En début d’été 2009, les principales expositions temporaires à Paris sont véritablement submergées (ceux qui ont essayé de rentrer au Louvre ou au quai Branly ce week-end comprennent ce que je veux dire).
Par certains aspects, la consommation culturelle de certains visiteurs ressemble à celle des abonnés des salles de cinéma des années 60 (et de certaines salles encore) : les gens viennent au musée par fidélité, par leur abonnement, et demande ensuite ce qui y est « joué ».

Les musées ont-il remplacé les salles de cinéma comme lieu de culture et de sortie branchés à l’échelle humaine ? Se développe-t-il une nouvelle classe de critique muséophiles, l’expérience collective du cinéma étant réduite à télécharger un simple fichier numérique et à le consommer entre amis sur son écran LCD ? Le succès public des expositions est peut-être aussi dû au fait qu’on y voit des vraies choses, et non pas uniquement des images ou des flux…

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